L’inconnu fait peur. Les changements déstabillisent.

Nous sommes faits ainsi. Nous aimons notre cocon, le confort de nos repères et les visages familiers. Oui et après ? On s’enferme dans nos habitudes, notre routine pépère entre quatre murs ?
Mouais. Pas vraiment exaltant comme programme.

C’est drôle de voir à quel point ces sujets suscitent des formations en entreprises, des débats. C’est encore plus drôle de voir la foule se bousculer devant des films de super héros qui bravent les interdits et repoussent leurs limites. On a les yeux pétillants et la bouche en coeur devant ces personnages de rêve aux allures d’aventuriers.

Et si on essayait à notre tour de repousser nos limites ? Allez un p’tit effort. On ferme les yeux et on se dit que ...
L’idée de déménager à 500km de chez moi pour un poste sympa mérite d’être creusée.
Changer de métier pour vivre de ma passion est peut être une bonne idée.
Accepter cette promotion pourra être formateur même si 30% des missions ne m'inspirent pas.

…

Et vous, quelles sont vos limites ? Sortez du cadre !

CS.

Des étiquettes sur nos produits, des étiquettes sur nos habits, des étiquettes sur nos fronts… Des étiquettes pour tous !

Certains sont employés, agents de maitrise ou cadres. D’autres sont médecins, avocats ou politiciens. D’autres encore sont végétariens, sportifs ou intellectuels. En France, peut-être plus qu’ailleurs, nous avons tous une pancarte qui annonce explicitement ce que nous sommes.

Un adjectif, une personne. Ni plus, ni moins.

Toutefois, une étiquette reste abandonnée sur le sol. Oui, toutes ses copines « étiquettes » ont été embarquées et accrochées fièrement comme des étendards. Mais, car il y a toujours un « mais », personne ne veut avoir celle où est inscrit « Chômeur ». Personne. Pourquoi ? « Chômeur » est synonyme de feignant, de looser, d’incapable et j’en passe...

Que nenni ! Décrypter des annonces, visiter les sites emplois, faire l’inventaire de ses atouts, préparer ses entretiens, savoir se vendre, entretenir son réseau, prouver sa valeur ajoutée… Nombreuses sont les tâches à effectuer 35h par semaine pour décrocher le gros lot ! Finalement en dehors de la rémunération, le chômeur pourrait être considéré comme auto-entrepreneur. Qu’entreprend-il ? Sa carrière, mon cher ami !

Comme si un être humain pouvait se résumer en un seul mot … Voyons ! Nous pouvons avoir mille facettes, humeurs, compétences, qualités et quelques défauts. Nous sommes une synthèse de nos expériences, nos rencontres, notre éducation …. Quelle richesse !

Alors moi l’étiquette, je la prends et je la jette.  

CS.

L’année dernière, j’ai eu un CDD. Oui, parfois postuler ça marche !

Radieuse à l’idée de retrouver les joies du monde du travail, je me suis précipitée chez Polo pour clarifier ma situation. Plantée devant moi, ma conseillère avait très certainement été changée pendant la nuit en monstre hideux et, a fortiori, inhumain. Réponses sèches, lèvres serrées, traits tirés, dédain … Ne suis-je devenu à ses yeux qu’un numéro ? J’ai pourtant une bonne nouvelle MOI !

Quelle réaction adopter ? Après un bref monologue intérieur, je me suis lancée. Allez hop. « Pourquoi tant de haine ?! ». Un vrai uppercut ! D’un coup d’un seul, son masque est tombé pour laisser place à MA conseillère préférée. Ouste le monstre !

Ceci n’est pas le procès de toutes les conseillères de France.
Travailler pour Polo ne doit pas être toujours facile. Tout comme elles, j’ai fait payer à d’autres ce que je vivais : mon mal-être à la caissière sur les coups de 19H30 après une furieuse journée de travail ou encore mon ras-le-bol à ma mère après 8 heures consacrées à la recherche du job introuvable.

L’autre est un miroir. Sans vouer un culte aux « Bisounours », un sourire a plus de chance d’appâter un autre sourire qu’une tête ronchon. Pas simple de garder pour soi ses contrariétés, surtout avec une trombine expressive comme la mienne. Seulement une meilleure compréhension de l’autre n’a que des bienfaits pour soi.

Allez, maintenant place au yoga …

CS.

« En ce moment, je suis au chômage »

Mais quelle idée j’ai eu de venir à ce « pince-fesses » ?!
Je me retrouve collée au buffet d’un cocktail magnifiquement organisé, entourée de l’élite d’une entreprise ultra-branchée. Et cette fille, à qui je viens d'annoncer platement mon statut social, a très certainement bénéficié à la naissance d’un vaccin contre la compassion.

J’y vais un peu fort mais cette petite phrase a provoqué en elle une cascade de sentiments incontrôlables : une touche de peine, suivie d’une pointe de tristesse, le tout saupoudré de dégoût. Beau tableau. Pendant une demie seconde, j'ai cru lui avoir annoncé le décès de ma grand-mère. Ont suivi les phrases habituelles : « Ha… Hum… Et ça fait longtemps ? Ca doit pas être facile … Je suis vraiment désolée …. Et tes journées ne sont pas trop longues ? ».

Je peux vous l'avouer ... Parfois, j’ai l’impression d’être atteinte d’une maladie incurable … J’ai failli communiquer un scoop à cette rescapée de l'emploi : en plus de la difficulté à dégoter le remède tant convoité, ce fichu virus pourrait bien se révéler contagieux.

Faudrait peut-être en parler à l’OMS, dis ? Ben oui, une épidémie c’est si dangereux. Regarde la Grippe H1N1 !

CS.

Une plus grande maison, une plus grosse voiture, plus de Nutella sur ma tartine, etc., la liste est longue des choses que l’on souhaite en extra. Il en faut toujours et encore plus. Pourquoi ? On s’habitue à tout.

Les couleurs deviennent ternes, le travail routinier, les réactions prévisibles. Alors on louche sur le voisinage et on s’imagine que l’herbe est plus verte en face. Parfois oui mais le plus souvent pas vraiment. Terrifiant cercle vicieux !

Sachez que la force est en nous ! Je vous vois petits coquins hilares derrière votre écran. Oui VOUS.

Peu importe. Avant d’être pourvue de ma récente maturité de trentenaire, j’ai cru aussi pouvoir résumer ma joie à la conquête du encore plus, toujours trop. D’ailleurs on a grandi avec cette illusion. A chaque achat, même le plus petit, on nous vante un 10+1 gratuit, ou le 20% de lessive offert et des cartes de fidélité avec des cadeaux à gogo …

Et si la prouesse était d’entretenir son jardin ? En d’autres termes : Prendre du recul et savourer ses réussites tout en réfléchissant sur les possibilités d’amélioration de l’existant. Tiens, un exemple. Ma période de chômage ne m’offre pas la possibilité d’investir pour garantir une (lointaine) retraite confortable. Certes non. Toutefois, ce passage entre deux temps de suractivité est idéal pour mettre à plat les expériences passées, regarder en face les échecs pour MIEUX avancer et cerner mes priorités. Mieux, j’ai dit ?

Et oui finalement le "mieux" est préférable. Plus, sans trop savoir le pourquoi ni le comment, ne sert à rien.

Enfin j’dis ça, j’dis rien...

CS.